La légende du chocolat.
Conte du mexique
Voici une première légende datant du temps des Toltèques, brillante civilisation indienne du nord de Mexico aujourd’hui disparue (9e siècle apr. J.-C.).
Quetzalcoatl, divinité barbue représentée par un serpent à plumes, détenait toutes les richesses du monde en or, argent et pierres précieuses.
Vénéré par son peuple, il possédait surtout la science et la sagesse.
Quetzalcoatl était également jardinier du paradis. Ce qui lui permit d’offrir à l’humanité un cadeau des plus précieux : le cacaoyer.
Les hommes apprirent ainsi à cultiver l’arbre qui prodiguait force et richesse, et qui, surtout, servait à préparer la fameuse boisson des Dieux… Grâce à l’ancêtre du chocolat, Quetzalcoatl régnait sur un monde prospère et idyllique.
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, le temps de la félicité des Toltèques s’acheva. On raconte que trois sorciers jaloux de l’empire de Quetzalcoatl complotèrent pour le forcer à quitter son royaume.
L’un d’entre eux, le magicien Titlacauan, déguisé en vieillard, lui dit :
— Seigneur, je t’apporte un breuvage qui est bon et qui enivre celui qui le boit, il t’attendrira le cœur, te guérira et te fera connaître la route de ton prochain voyage au pays où tu retrouveras la jeunesse.
Quetzalcoatl but le breuvage, s’enivra et perdit la tête.
Notre Dieu, devenu fou, fit brûler son joli pays, et alla jusqu’à enterrer ses trésors dans la montagne et dans les lits des rivières.
Et comble de l’histoire, il transforma les cacaoyers en une autre espèce d’arbres, qui ne donnait pas de fruits.
Envoûté par l’idéal d’une jeunesse éternelle, notre Dieu déchu s’éloigna vers l’est (en direction du soleil levant) sur un radeau paré de plumes et entrelacé de serpents.
Mais en partant, Quetzalcoatl promit à son peuple qu’il reviendrait lors d’une année placée sous le signe du roseau, et qu’il leur ramènerait tous les trésors du paradis.
(1519. Civilisation des Aztèques, année placée sous le signe du roseau.)
Moctezuma, roi des Aztèques, attend avec impatience le retour de Quetzalcoatl.
Et voilà que débarquent par la mer des hommes dont les armures étincelantes ressemblent à s’y méprendre aux écailles de serpents, dont les têtes sont coiffées de plumes et dont le chef porte une barbe… Plus aucun doute pour Moctezuma, Quetzalcoatl est de retour ! Émerveillé, le roi aztèque lui offre le meilleur accueil et lui remet son royaume…
Vous connaissez la suite de l’histoire… ou comment Hernán Cortés l’Espagnol partit conquérir l’Amérique se retrouva couvert d’or et à la tête de ce qui pour les Aztèques valait tout l’or du monde : des plantations de cacaoyers…